Biographie

English

Sebastian Lee, est un violoncelliste allemand né à Hambourg, le 24 décembre 1806 et mort dans cette même ville le 4 janvier 1887. Musicien talentueux, son style, qualifié de « classique » par ses contemporains, mêlait différentes techniques de jeu françaises et allemandes.1

Il est tout d’abord élève de Johann Nikolaus Prell (1773-1849), lui-même élève de Bernhard Romberg (1747-1841). Prell a été un maître reconnu, et une figure centrale de l’école de Hambourg en ce début de XIXème siècle. Outre l’organisation de ses fameuses Académies de Quartet (concerts de musique de chambre) avec Andreas Romberg, le cousin de son professeur, il a formé plusieurs musiciens promis à de belles carrières tel son fils August-Christian qui avait 4 mois de moins que Sebastian Lee et qui, à son tour, a enseigné son art à Georg Goltermann (1824-1898)2

On sait peu de choses sur le contexte familial de Sebastian Lee. Ses parents Solomon Lee et Ernestine Keyser, sont citoyens de la ville d’Hambourg, tout comme son épouse Caroline Theodora Luther (1806-1882). Sa fille unique, Caroline (1842-1916), se marie à Paris en 1865 avec un Hambourgeois qu’elle suivra en Allemagne dès 1868. Sebastian Lee a au moins 2 frères3 beaucoup plus jeunes que lui : Louis (1819-1896) de 14 ans son cadet, également violoncelliste, qualifié « d’enfant prodige de Hambourg » dans une brève de la célèbre Gazette & Revue Musicale de Paris en 1838, relatant qu’à 12 ans, le jeune Louis « fait fureur dans sa ville natale. »4  Enfin, Maurice (1821-1895) 3 ans plus jeune que Louis et qui deviendra pianiste d’abord à Paris, puis à Londres. Maurice et Sebastian travailleront ensemble sur quelques ouvrages communs, notamment une Gavotte Louis XV5 mais aussi les Perles du Jour 6 (œuvres non-numérotées) ou encore lors d’une séance de musique instrumentale classique et moderne (c’est-à-dire un concert de musique de Chambre) organisée par Charles Dancla (1817-1907), violoniste, avec Maurice et Sebastian Lee salle Pleyel7

Sebastian Lee démarre sa carrière de soliste à Hambourg, probablement sous le patronage de son Maître J.N Prell. Il part ensuite pour Leipzig, puis Cassel et Francfort pour finalement arriver à Paris en avril 1832 ou il rencontre un succès immédiat au Théâtre Italien. Ce théâtre Parisien crée sous le Consulat en 1801 était appelé à jouer un rôle de premier plan tout au long de son existence, d’un point de vue musical, mais aussi d’un point de vue social. Petit théâtre modeste à ses débuts, le Théâtre-Italien va peu à peu s’imposer comme l’un des centres de la vie intellectuelle et mondaine de la capitale. Ce sera pendant tout le XIXe siècle le rendez-vous de la haute société parisienne. Les grands écrivains de l’époque Romantique (Stendhal, Balzac) ont placé dans ce cadre des scènes célèbres de leurs romans. Dès son ouverture en 1801, le lieu attire l’élite aristocratique et musicale du temps : les amateurs (certains vont jusqu’à assister plusieurs fois par semaine aux spectacles des Italiens) sont alors désignés par le titre fameux de dilettanti : le plus célèbre d’entre eux est l’écrivain Stendhal (1783-1842). Le théâtre Italien rayonnera ainsi sur le tout Paris jusqu’en 1874.8

Ce premier passage à Paris n’est que de courte durée pour Sebastian Lee car il apparaît d’abord à Londres en 1836 avant d’accepter un poste de violoncelle solo à l’opéra de Paris où il est resté de 1837 à 18682, date à laquelle il retourne à Hambourg1 alors que la France s’apprête à entrer en conflit avec la Prusse.

Les années 1840 seront la décennie de la consécration pour Sebastian Lee. Dès 1842, sa méthode pratique pour le violoncelle (opus 30) est acceptée par le Conservatoire et a été dédiée à Pierre-Louis Norblin (1740-1854), également violoncelliste, passé lui-aussi par le théâtre Italien de 1809 à 1811 avant de devenir soliste de l’Opéra de Paris jusqu’en 1841. Ils ont donc travaillé ensemble pendant environ 4 ans et Lee est le successeur de Norblin pour qui il vouait sans doute une certaine admiration eu égard aux 65 ans qui les séparaient et à la similarité de leurs parcours respectifs. P.L Norblin a peut-être joué un rôle de mentor pour Sebastian Lee fraîchement débarqué de son Allemagne natale.

Georges Kastner, qui fera une critique dithyrambique de l’ouvrage, aura ces mots qui en disent long sur la personnalité du musicien « ce nouveau succès, joint à ceux qu’il a déjà obtenu comme compositeur et comme exécutant, lui promet une célébrité dont son extrême modestie sera inhabile à le préserver. »9 Voilà qui est Sebastian Lee dans les années 40, alors qu’il s’attèle à la composition de ses opus 36,37,38,39 et 40, consacrant un musicien déjà au sommet de sa gloire.

Au total, Sebastian Lee aura composé un catalogue qui comptabilise 131 opus, dont certains restent toujours manquants à ce jour, ainsi que plusieurs œuvres non-numérotées.

Certains de ces recueils d’études comme les 50 exercices (les premiers pas du Jeune Violoncelliste) l’opus 101, les 40 études faciles opus 70, les 24 études mélodiques opus 131, les 40 études opus 31 (2 volumes) sont régulièrement réédités. Beaucoup d’œuvres pédagogiques plus récentes pour le violoncelle contiennent des extraits de ces recueils.

Les études de l’opus 70 ont été enregistrées 2 fois: par Martin Rummel et Sebastian Hartung en 200610 dans un CD intitulé “40 Easy Studies” (opus 70 uniquement) en 2017(opus 31 et 70) en 201711

Sources:

  1. Dr lev Ginsburg “History of the violoncello”, Paganina Publications, 1983
  2. Edmund S.J Ven der Straeten “History of the violoncello, the viol da gamba, their precursors and collateral instruments”, Ed. William Reeves 1915 et Travis & Emery 2008
  3. On a trouvé la partition d’un Edouard Lée, publié à Paris ca 1856 par S.Richault pour une « Sérénade chantée accompagnée de violoncelle et piano » ainsi qu’un Lionel Lee dont Sebastian Lee arrangera une « Summer Serenade « . Les recherches sont toujours en cours pour déterminer s’ils faisaient partie ou non de la fratrie des violoncellistes de Hambourg
  4. Gazette Musicale de Paris volume 1 (1ère année N°19 dimanche 11 Mai 1834)
  5. Opus 54 de Maurice Lee, publiée en 1876
  6. Perles du Jour, Londres, Ed. Augner & Co Newgate St. & Regent St, Paris Jules Heinz, New-York G. Schirmer
  7. Revue des Théâtres in Gazette et Revue Musicale de Paris, 11 janvier 1857
  8. Ateliers d’Histoire de la Fondation Napoléon, Musiques au quotidien sous l’Empire, 24 mars 2009, Radio Classique
  • Revue & Gazette Musicale de Paris N°31 du Dimanche 18 Décembre 1842
  • Musicaphon, Mars 2006
  • Paladino Music, Avril 2017

Biography

Sebastian Lee, is a German cellist born in Hamburg, on December 24, 1806 and died in the same city on 4 January 1887. Talented musician, his style was described as “classic” by his contemporaries, combining different French and German playing techniques.1

He was first a pupil of Johann Nikolaus Prell (1773-1849), himself a pupil of Bernhard Romberg (1747-1841). Prell was a recognized Master, and a central figure of the Hamburg School at the start of the XIXth century. In addition to organizing its famous Quartet Academies (chamber music concerts) with Andreas Romberg, his teacher’s cousin, he trained several musicians destined for great careers, such as his son August-Christian who was 4 months younger than Sebastian Lee and who, in turn, taught his art to Georg Goltermann (1824-1898)2

Little is known about Sebastian Lee’s family background. His parents Solomon Lee and Ernestine Keyser were citizens of the city of Hamburg, as was his wife Caroline Theodora Luther (1806-1882). His only daughter, Caroline (1842-1916), married in Paris in 1865 with a banker from Hamburg who she would follow to Germany in 1868. Sebastian Lee had at least 2 brothers3 much younger than him: Louis (1819-1896) of 14 years his junior, also a cellist, qualified as “child prodigy of Hamburg » in a brief of the famous Gazette & Revue Musicale de Paris in 1838, relating that at 12 years old, the young Louis « is all the rage in his hometown. »4  Finally, Maurice (1821-1895) 3 years younger than Louis and who would become a pianist first in Paris, then in London. Maurice and Sebastian will work together on some common works, in particular a Gavotte Louis XV5 but also the Pearls of the Day 6 (unnumbered works) or during a session of classical and modern instrumental music (i.e. a chamber music concert) organized by Charles Dancla (1817-1907), violinist, with Maurice and Sebastian Lee at Salle Pleyel7

Sebastian Lee started his career as a soloist in Hamburg, probably under the patronage of his Master J.N Prell. He then left for Leipzig, then Cassel and Frankfurt to finally arrive in Paris in April 1832 where he found immediate success at the Italian Theater. This Parisian theater created under the Consulate in 1801 was called upon to play a leading role throughout its existence, from a musical point of view, but also from a social point of view. A small, modest theater in its early days, the Théâtre-Italien gradually established itself as one of the centers of intellectual and social life in the capital. Throughout the XIXth century, it was the meeting place for Parisian high society. The great writers of the Romantic era (Stendhal, Balzac) placed famous scenes from their novels in this setting. From its opening, the place attracted the aristocratic and musical elite of the time: fans (some went so far as to attend Italian shows several times a week) were then designated by the famous title of amateur : the most famous of them is the writer Stendhal (1783-1842). The Italian Theater will thus radiate throughout Paris until 1874.8

This first visit to Paris was only short-lived for Sebastian Lee as he then appeared in London in 1836 before accepting a position as principal cello at the Paris Opera where he remained from 1837 to 1868.2, when he returned to Hamburg1 as France was about to start war with Prussia.

The 1840s will be the decade of consecration for Sebastian Lee. From 1842, his practical method for the cello (opus 30) was accepted by the Conservatory and was dedicated to Pierre-Louis Norblin (1740-1854), also a cellist, who worked at the Italian theater as well from 1809 to 1811 before becoming a soloist at the Paris Opera until 1841. They therefore worked together for about 4 years and Lee is Norblin’s successor as the First Cellist at the Opera. There is no doubt that the young Sebastian had a certain admiration for the old Norblin, given the 65 years that separated them and the similarity of their respective paths. P.L Norblin may have acted as a mentor to Sebastian Lee freshly arrived in Paris from his native Germany.

Georges Kastner, who will give a dithyrambic review of Sebastian Lee’s opus 70, will have these words that say a lot about the personality of the musician ” this new success, added to those which he had already obtained as a composer and as a performer, promise him a celebrity which his extreme modesty would be incapable of preserving. »9 

In total, Sebastian Lee will have composed a catalog including 131 opuses, some of which are still missing to this day, as well as several unnumbered works.

Some of these collections of studies like the 50 exercises (the First Steps of the Young Cellist) the opus 101, the 40 Easy Studies opus 70, the 24 Melodic Studies opus 131, the 40 Studies opus 31 (2 volumes) are regularly republished. Many more recent pedagogical works for the cello contain excerpts from these collections.

The Etudes from Opus 70 have been recorded twice: by Martin Rummel and Sebastian Hartung in 200610 in a CD titled “40 Easy Studies” (opus 70 only) and another time in 2017 (opus 31 and 70)11

Sources:

  1. Dr. lev Ginsburg “History of the cello”, Paganina Publications, 1983
  2. Edmund SJ Ven der Straeten”History of the violoncello, the viol da gamba, their precursors and collateral instruments”, Ed. William Reeves 1915 and Travis & Emery 2008
  3. We found the score of an Edouard Lée, published in Paris ca 1856 by S.Richault for a “ Serenade sung accompanied by cello and piano” as well as a Lionel Lee of which Sebastian Lee will arrange a “Summer Serenade” . Research is still ongoing to determine whether or not they were part of the Hamburg cellists siblings.
  4. Gazette Musicale de Paris volume 1 (1st year N°19 Sunday May 11, 1834)
  5. Opus 54 by Maurice Lee, published in 1876
  6. Pearls of the Day, London, Ed. Augner & Co Newgate St. & Regent St, Paris Jules Heinz, New-York G. Schirmer
  7. Review of Theaters in Gazette et Revue Musicale de Paris, January 11, 1857
  8. History workshops of the Napoleon Foundation, Daily music under the Empire, March 24, 2009, Radio Classique
  9. Revue & Gazette Musicale de Paris N°31 of Sunday, December 18, 1842
  10. Musicaphon, March 2006
  11. Paladino Music, April 2017

Not-for-profit association registered under N° RNA W821005570 | SIRET 910 185 420 0001