1859: Un tournant de la vie de Sebastian Lee découvert dans une nouvelle lettre

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Image ci-dessus: Homme écrivant une lettre par Gabriel Metsu (ca1664-66)

Autrice: Pascale Girard, avec l’aimable participation de Sheri Heldstab et Regina Vonrüden

Si je vous disais que mes plus beaux trésors ont toujours été dénichés alors que je cherchais tout autre chose, me croiriez vous? C’est pourtant bien ce qui est arrivé avec ce courrier, apparu comme par magie dans une recherche, alors que je farfouinais dans la base de données de la Staatsbibliothek de Berlin pour dénicher un opus qui m’échappe encore. Miraculeusement, je tombe sur ce document extraordinaire. C’est toujours une joie de trouver un courrier parce qu’on a l’impression de pouvoir saisir un tout petit peu plus le personnage. Le ton, le style, l’orthographe, le vocabulaire choisi, et surtout, surtout! L’écriture manuscrite! Quelle merveille! Je vous présente donc aujourd’hui ce document et vous raconte pourquoi il nous révèle une étape clé de la vie du compositeur.

Auparavant, un merci tout particulier à Regina Vonrüden qui a effectué la transcription allemande en un temps record. Cet exercice n’est pas seulement un défi à cause des aspects obsolètes des tournures et du vocable employés. C’est aussi une gageure de la déchiffrer, tant l’écriture manuscrite pose des difficultés particulières pour la comprendre. Certaines lettres majuscules induisent en erreur, ressemblent à d’autres, bref, c’est un jeu de piste complexe et nous avons été ravies de travailler avec Regina, Sheri Heldstab, que vous connaissez à présent puisqu’elle est la traductrice du site internet en anglais ainsi que des billets ce blog, et moi-même, car 3 cerveaux n’étaient pas de trop pour percer les mystères de ce courrier manuscrit et rédigé en allemand du XIXème siècle.

Source: Université d’Etat de Berlin. Kalliope : DE-611-HS-1953139, http://kalliope-verbund.info/DE-611-HS-1953139

Paris den 4 den October 1859.

Herren Bote & Bock.

Herr Brandus sagt mir daß Sie geneigt wären eine kleine Piece die ich über Le Pardon du Ploermel für Violoncelle mit Piano Begleitung (Oeuvre: 90) gemacht habe, in Ihrem Verlage erscheinen zu lassen. Es würde mich sehr erfreuen bey dieser Gelegenheit mit Ihnen in Verbindung zu treten. Zu gleicher Zeit möchte ich Ihnen ein zweites Stück über die schönsten Themas aus der Oper Herculanum ebenfalls für Vlle und Piano (Oeuvre: 91.) deren erste Probe Blätter ich diese Tagen erwarte, anzubinden. Ich würde Ihnen beyde Stücke für 100 frs zusammen lassen,  und hoffe, im Fall Sie sie annehmen würden, daß Sie mit deren Erfolg, da beyde leicht sind, zufrieden seyn werden. Ich ersuche Sie höflichst mich sehr bald mit Ihrer Antwort zu erfreuen.

Hochachtungsvoll

Der Ihrige  S. Lee

73, rue des Martyrs

Mr. Bote & Bock.

Mr. Brandus me dit que vous seriez enclin à publier une petite pièce que j’ai composé sur le « Pardon de Ploërmel » [opéra de Giacomo Meyerbeer], pour violoncelle avec accompagnement de piano (Op. 90) dans votre maison d’édition. Je serais très heureux d’en profiter pour vous rencontrer. Dans le même temps, j’aimerais vous donner une charmante pièce autour des plus beaux thèmes de l’opéra Herculanum [de Félicien David] également pour violoncelle et piano (Op. 91) dont vous trouverez un premier échantillon dans les prochains jours. Je vous cèderais les deux pièces pour 100 frs [Francs] si vous les preniez ensemble, dans l’espoir que vous soyez satisfait de leur succès, comme elles sont légères [faciles]. Je vous demande bien aimablement de me faire le plaisir d’une réponse bientôt.

Bien à vous,

S. Lee

73, rue des Martyrs

Bote & Bock est une maison d’édition allemande fondée en 1838 par Gustav Bock (1813-1863) et Eduard Bote. Cependant, en 1859, ce dernier a déjà quitté la société que Gustav Bock dirige seul depuis plus de 10 ans. Aussi, il n’y a plus qu’un M. Bock à ce moment de l’histoire, ce qui nous confirme que Sebastian Lee ne connait pas son interlocuteur. Pour la petite histoire, cette maison d’édition berlinoise doit sa réussite à une succession de rachats dès sa création avec l’acquisition de C. W. Froehlich & Co, puis de Moritz Westphal (1840) et enfin de Thomas Brandenburg (1845). C’est sous l’impulsion de Hugo Bock (1848-1932), fils de Gustav, que la maison d’édition gagnera une réputation internationale. Le jeune Hugo, âgé de 15 ans, se retrouve propulsé à la direction de l’entreprise familiale, suite au décès de son père en 1863 mais son oncle Emil Bock (1816-1871) reste à ses côtés pendant 7 ans et co-dirige l’affaire. Lorsque ce dernier décède à son tour, en 1871, Hugo Bock a 23 ans et se retrouve seul au commandes. C’est à ce moment que Bote & Bock devient véritablement international. L’entreprise restée dans la famille Bock est passée de père en fils jusqu’en 1932, et en 1996, les britanniques Boosey & Hawkes rachètent leur catalogue mais conservent le nom de Bote & Bock. Pourquoi donc Sebastian Lee souhaite t-il alors faire publier ses opus 90 et 91 chez eux en 1859?

La première explication pourrait tenir à la situation de l’éditeur français chez qui notre compositeur a fait publier son morceau de salon sur l’opéra Herculanum. Il s’agit de Madame [Céleste] Cendrier. Elle fut active sur la scène parisienne de 1839 à 1859, jusqu’à sa mort, après quoi l’affaire est rachetée par E. Saint-Hilaire, puis Auguste O’Kelly (1829-1900) en 1872. Le catalogue contient une liste de plus de 500 pièces selon la BnF, parmi elles des œuvres populaires de Paul Henrion (1817-1920), Antoine-Louis Clapisson,(1808-1866) ainsi que les opéras de Felicien David (1810-1876) et Victor Massé (18-). [1] La bibliothèque canadienne de musique Marvin Duschow la cite dans un article sur le travail des femmes dans la musique en France au XIXème siècle que je ne saurais trop conseiller de lire:

 Céleste Cendrier (1812–ca.1859) en est sans doute un bon exemple, car en plus de publier une variété d’œuvres pour voix ou pour piano, ainsi qu’en témoigne la publicité pour ses Nouveautés musicales, elle possédait un magasin de musique. Il y avait aussi des graveuses, dont le travail passait souvent inaperçu, leurs noms n’étant pas mentionnés ou relégués au bas de la page. Par exemple, Mme Lamourette grava la musique sur la plaque de métal qui servit à imprimer La sincère de Pauline Duchambge. [2]

Extrait du catalogue de la BnF confirmant bien que la première édition du morceau de salon pour violoncelle avec accompagnement de piano sur l’opéra Herculanum de Félicien David par Sebastian Lee a été édité en tout premier lieu chez Mme Cendrier. Source: BnF

La couverture de l’édition de 1859 de l’opéra complet de Félicien David, Herculanum [3] Il est écrit en bas de la page « Paris, au magasin de musique du CONSERVATOIRE, Faubourg Poissonnière 11, Mme CENDRIER éditions, Propriété pour tous les pays.

Madame Cendrier aurait donc eu la gestion du magasin de musique du conservatoire (écrit en lettres capitales sur la couverture, s’il vous plait!)? Cette « tag line » comme on l’appellerait aujourd’hui, me laisse un peu perplexe. Le conservatoire était situé, depuis le 1er avril 1816, à l’hôtel des Menus-Plaisirs, actuel 2 bis rue du Conservatoire et rue Bergère [4]

L’hôtel des Menus-Plaisirs en 1874 – Conservatoire national de Musique et de Déclamation (démoli) [5]

Le 11, Faubourg Poissonnière (aujourd’hui boulevard Poissonnière) n’est pas exactement au même endroit. Le boulevard Poissonnière est parallèle à la rue Bergère. Le magasin de Céleste Cendrier n’est donc pas dans le conservatoire. A-t-elle donc l’exclusivité des achats du conservatoire? Ca m’étonnerait. J’opterais plus volontiers pour un argument marketing bien trouvé. Elle avait sans doute le conservatoire dans sa clientèle, mais pas que. Quant au conservatoire, il n’avait pas de raison de se limiter à une seule maison d’édition musicale. Les marchés publics sont ce qu’ils sont, je ne doute pas que les procédures aient été aussi lourdes qu’aujourd’hui pour signer un fournisseur, mais sans preuve tangible d’un quasi-monopole sur le marché du conservatoire de Paris, je reste circonspecte sur les implications socio-économiques de la déclaration « magasin du CONSERVATOIRE » comme écrit sur la couverture d’Herculanum.

Source: Google Maps

En tout cas, nous savons désormais que cette bonne Céleste Cendrier avait cassé sa pipe en 1859, que son magasin du CONSERVATOÂRE faisait sans doute l’objet de toutes les convoitises dans un marché de l’édition musicale en tension, et allait être racheté par un certain E. Saint-Hilaire dont je ne sais rien. En allant chercher du côté du nom de famille je tombe sur une lignée de naturalistes / zoologistes, donc à mon humble avis, une mauvaise piste. J’ai également investigué un certain Emile Marco de Saint-Hilaire (1796-1877), feuilletonniste de l’époque, mais rien ne prouve qu’il s’agisse à coup sûr de notre homme.

Quant à Brandus, qui suggère à Sebastian Lee de solliciter August Bock pour faire publier son morceau sur l’opéra du Pardon de Ploërmel de Giacomo Meyerbeer, il le fait parce que Giacomo publie chez lui (c’est un ami). Chose intéressante: Brandus a déjà publié le morceau de salon de Sebastian Lee sur l’opéra le Pardon de Ploërmel en 1860. Alors qu’est-ce qui se passe?

Morceau de salon pour violoncelle avec accompagnement de piano sur l’opéra le Pardon de Plöermel de Giacomo Meyerbeer par Sebastian Lee (opus 90), publié chez G. Brandus & S. Dufour..

La société Brandus & cie est fondée en 1846 à Paris après rachat de la « Société pour la publication de la musique classique et moderne à bon marché » de Maurice Schlesinger, créée en 1834. Louis Brandus, employé de Schlesinger, récupère l’affaire qu’il dirigera tant bien que mal avec son frère Samuel, dit Gemmy, tout deux d’origine Allemande mais naturalisés français. Les dettes accumulées par Maurice Schlesinger seront difficiles à éponger, alors que Schlesinger, magnat dur en affaire, avait installé sa réputation, et dans une certaine mesure, son empire à Paris. Cet immigré Allemand, fils de libraire est, entre autres choses, le fondateur de la Gazette Musicale de Paris de janvier 1834 à octobre1835 avant qu’elle ne soit fusionnée à la Revue Musicale de François-Joseph Fétis créée le 8 février 1827. Après fusion, le titre Revue et Gazette Musicale de Paris paraitra toutes les semaines jusqu’au 31 décembre 1880. [6]

Personnage incontournable de la place musicale parisienne, une citation tirée de l’ouvrage « Le Grand amour de Flaubert » par René Dumesnil décrit Schlesinger comme suit:

« Tout musicien espérant connaître la renommée, se devait de passer par lui, souvent à compte d’auteur et sans espoir d’entrer dans ses frais. »

Ci-contre, une réclame de Maurice Schlesinger dans la Gazette musicale de Paris volume I de 1834. On lit:

Abonnement de Musique d’un genre nouveau. pour la musique instrumentale et pour les partitions d’opéra.

L’abonné paiera la somme de 50frs [Francs]; il recevra pendant l’année deux morceaux de musique instrumentale ou une partition et un morceau de musique, qu’il aura le droit de changer trois fois par semaine; et au fur et à mesure qu’il trouvera un morceau ou une partition qu’il lui plaira, dans le nombre de ceux qui figurent sur mon catalogue, il pourra le garder jusqu’à ce qu’il en ait reçu assez pour égaler la somme de 75Frs., prix marqué, et que l’on donnera à chaque abonné pour les 50 francs payés par lui. De cette manière, l’ABONNE aura la facilité de lire autant que bon lui semblera, en dépensant cinquante francs par année, pour lesquels il conservera pour 75Fr. de musique.

L’abonnement de six mois est de 30 francs, pour lesquels on conservera en propriété pour 45fr. de musique. Pour trois mois le prix est de 20fr., on gardera pour 30fr. de musique. En province, on enverra quatre morceaux à la fois. Affranchir.

N.B: Les frais de transports sont au compte de MM. les abonnés. — Chaque abonné est tenu d’avoir un carton pour porter la musique. (Affranchir.)

Gérant, MAURICE SCHLESINGER.

C’est ce qu’on appellerait aujourd’hui « un volumiste » dans le jargon commercial actuel. Un business model très novateur pour l’époque, pour ne pas dire visionnaire puisque le marché de la musique commence tout juste à s’ouvrir à une bourgeoisie naissante qu’il faut servir pour capter leurs deniers. On en est pas encore à l’étiquette de retour Amazon, mais Momo Schlesinger, qui avait le sens des affaires et le goût du risque, avait bien compris qu’en réduisant ses marges tout en ayant des prix d’appel imbattables, il s’ouvrait à une clientèle immense qui allait dépenser sans compter et qu’il garderait captive grâce à son système d’abonnement. En réalité, la course à la vente est déjà très largement en marche dans la première moitié du XIXème siècle, comme énoncé par Mollier & Sorel dans leur ouvrage sur l’histoire de l’édition en France:

« C’est de ce côté du Rhin [en France] que démarra la révolution du livre de poche (1838-1953), que les collections de livres se multiplièrent presque à l’infini, que tout fut mis en œuvre pour pour faire acheter, consommer le maximum d’ouvrages imprimés. » [8]

Voilà, la messe est dite. Momo Schlesinger et ses combines pour faire consommer de la partition musicale à gogo sont tout bonnement un fait d’époque.

C’est donc intéressant de replacer Brandus & Cie, ex-Schlesinger, sur l’échiquier des libraires éditeurs de musique car tout d’un coup, le magasin de musique du CONSERVATOÂRE de Céleste Cendrier parait moins hégémonique. Ceci étant, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour Brandus & Cie qui écopaient des dettes de l’époque Schlesinger dont le côté splendeur et décadence à la Paul-Loup Sulitzer n’aura échappé à personne. Spoiler alert, âmes sensibles, passez directement au paragraphe suivante, c’est le moment glauque de l’histoire. Le frangin Samuel/Gemmy ne devient partenaire qu’en 1850, s’en suit l’acquisition de l’éditeur Troupenas, puis en 1854, l’arrivée de Selim-François Dufour qui devint partenaire en sauvant la maison de la faillite. Louis Brandus se retire, passant alors la main à son fils et à son associé. La maison d’Edition prit le nom de G. Brandus, Dufour & Cie; mais le 16 février 1858, les actionnaires décident de sa dissolution; le magasin de détail parisien, le fonds de Saint-Pétersbourg et une partie des œuvres sont vendus. Le reste du fonds est repris dans une société de nom commun qui prend pour nom G. Brandus & S. Dufour. L’entreprise se spécialise dans la publication d’opérettes à succès, donc changement de business model, mais lutte toujours, plus de 10 ans après son rachat, avec les dettes héritées de Momo-la-flambe-Schlesinger qui a dû bien claquer le grisbi, y compris celui des autres, tant qu’il a pu. Après 10 ans d’existence, le magasin parisien de détail du 103 rue de Richelieu est racheté. Aux décès de Selim Dufour et Gemmy Brandus à trois mois d’intervalle, Louis Brandus reprend la direction de l’affaire en 1873 mais ses efforts pour faire repartir les affaires restent vains et, ruiné, il se suicide par empoisonnement en 1887.

Je sais, c’est l’horreur, mais ça fait partie de l’histoire de notre lettre, puisqu’en 1858, il y a une rupture suite à la dissolution et au changement de ligne éditoriale, et que c’est pour cette raison que Brandus, qui compte Sebastian Lee à son catalogue, compositeur de la première heure, publié chez Schlesinger comme chez Brandus depuis au moins 20 ans, n’est plus en position de soutenir ses œuvres puisqu’ils ont décidé (ou ont été contraints par les actionnaires suite à la dissolution) de se concentrer sur les opérettes à succès. La maison Brandus en pleine tourmente doit se résoudre à l’envoyer vers Bote & Bock, peut-être tout simplement parce-qu’ils devaient être la maison attitrée de Giacomo Meyerbeer en Allemagne.

Traditionnellement, Sebastian Lee était publié chez Cranz ou chez Böhme à Hambourg, en Allemagne, en tout cas à ses débuts, avant d’émigrer à Paris. Cependant, chez Cranz, c’est le rejeton Alwin (1834-1953) qui a repris l’affaire après papa en 1857, à l’âge de 23 ans, soit seulement 2 ans avant notre lettre. Sebastian Lee, déjà installé à Paris depuis presque 20 ans n’a peut-être plus ses entrées chez Cranz. Quant à Böhme, il y a probablement une histoire d’amitié puisque l’opus 110 de Sebastian Lee est dédié à August Böhme, qui reprendra aussi l’affaire familiale en 1839. L’essor de cette entreprise est surtout caractérisé par l’institution de prêt de musique géré en plus, et qui, après la fusion avec August Cranz en 1887, était la société leader en Allemagne avec ses 300 000 numéros.

Couverture de la première édition de l’opus 110 de Sebastian Lee « Elégie pour violoncelle et piano », 1866. Disponible sur ce site en version republiée et Collector ici.

En tout, ce sont 25 Allemands qui s’installent en tant qu’éditeurs musicaux en France entre 1760 et 1860 d’après l’excellente recherche d’Anik Devriès-Lesure [9]. Elle répertorie ainsi les arrivants:

« Ils ont été probablement plus nombreux, mais nous n’avons comptabilisé que ceux dont nous étions sûrs du lieu de naissance, dont voici la liste avec la date de leur arrivée :

  • Huberty (1758),
  • Sieber (1762),
  • Heina (1764),
  • Naderman (1764),
  • Guéra (1772, s’installe à Lyon),
  • Mezger (1785),
  • Bochsa (1786),
  • Henri Simrock (1791, frère de Nicolas Simrock de Bonn),
  • Pleyel (1792),
  • Reinhard (1795 à Paris, 1801 à Strasbourg),
  • Kreutzer (1802, dirige avec Cherubini et Méhul le Magasin de musique),
  • Frédéric André (1804, directeur de l’Imprimerie lithographique),
  • Meysemberg (1810),
  • Schlesinger (1821),
  • Jean et André Schott (1826-1829, avec Edouard Jung comme gérant),
  • Kalkbrenner (1829, associé à Pleyel),
  • Heinrich Probst (1831),
  • Schmidt et Grucker (1834-1848, à Strasbourg),
  • Jean Hartman (1834, chez Troupenas ; 1838, fonde sa propre maison),
  • Louis & Gemmy Brandus (1845),
  • Schott (1862-1888, Knoth gérant),
  • Enoch (1863, avec succursales fondées en même temps à Londres et Bruxelles),
  • Schoenewerk (1869, associé de Durand). »

Vous en conviendrez comme moi, ça faisait du choix pour poursuivre une collaboration avec un éditeur musical Allemand à Paris. On se demande donc ce qui pousse Sebastian Lee a aller tenter sa chance à Berlin chez August Bock pour se faire publier ses opus 90 et 91 alors qu’il ne le connait même pas.

Pour Herculanum, le cas de son auteur Félicien David me chiffonne un peu. J’ai 2 sources qui soutiennent une thèse qui n’est pas corroborée par mes documents. La légende raconte qu’en 1846, son œuvre Le Désert est représentée en grande pompe avec costumes dans la salle de spectacle d’Aix-la-Chapelle. Une performance grandiose où paraissent quarante figurants et deux chameaux en carton. Si le Désert fût pour Félicien David l’œuvre de la consécration après de longues années de vache maigre, les affaires du compositeur sont cependant au plus mal, car il doit 2 000 francs aux artistes ayant exécuté son œuvre, et son concert ne lui a rapporté que 800 francs. Pour liquider sa dette, il aurait résolu de céder à un éditeur de musique l’entière propriété de son ouvrage pour la modeste somme de 1 200 francs. Et de qui s’agit-il? Des frères Marie (Pierre-Pascal) & Léon Escudier. 2 squales de l’édition musicale parisienne qui lui font signer un contrat d’exclusivité, ce qui, semble t-il, lui pourrira la vie jusqu’au bout. Les relations entre Félicien David et la fratrie Escudier, volontiers qualifiée de « perfide », sont « glaciales » [3] Je ne suis pas sûre pour autant qu’une dette soit à l’origine de la signature de ce contrat. Félicien David, orphelin et sans le sous avait besoin de rentrées d’argent avec ou sans les chameaux en carton d’Aix-la-Chapelle. Les frangins Escudier, s’ils lui ont proposé un accord lui permettant de se mettre un peu au sec, sont arrivé comme une manne providentielle dont Félicien David avait désespérément besoin. C’est la grande histoire du show biz qui a perduré, malheureusement pour beaucoup d’artistes, jusqu’à l’émergence d’internet et la possibilité de s’autoproduire en s’affranchissant des labels musicaux trop gourmands. Pour reprendre une citation lue récemment et qui m’a beaucoup plus: « l’industrie musicale n’a que très peu d’un monde meilleur, et beaucoup du Meilleur des Mondes. » [10] Quant à cette histoire d’exclusivité chez Escudier, comment alors expliquer que la partition d’Herculanum en 1859 se retrouve au catalogue de Céleste Cendrier, au magasin du CONSERVATOÂRE?

Les frères Escudier sont nés à Castelnaudary, dans l’Aude. Très jeunes ils s’installent ensemble à Paris et fondent en 1838 leur maison d’édition musicale ainsi que l’hebdomadaire La France Musicale, exactement comme Momo Schlesinger qui les devançait de quelques années. Chez Escudier frères, c’est Giuseppe Verdi l’étoile attitrée. Léon Escudier, dirigera en plus la Salle Ventadour de 1876 à 1878 et Marie (Pierre-Pascal) Escudier écrira plusieurs ouvrages sur la musique en collaboration avec son frère. [9] Bien introduits dans la place musicale parisienne, ces 2 là ne sont pas tout mauvais. Ils ont chacun une épouse artiste (une pianiste et une chanteuse lyrique) et donnent l’impression d’être passionnés par ce qu’il font. Mais les affaires sont les affaires et Félicien David en fera apparemment les frais.

Il y a donc bien des considérations de contrats d’exclusivité, surtout en ce qui concerne les fantaisies sur des airs d’opéras. Je n’ai pas encore réussi à aller jusqu’au bout de cette recherche mais il semblerait que les maisons d’éditions commandaient ces fantaisies pour différents instruments et que cela tenait peut-être, et là c’est une hypothèse de ma part, au fait que la maison en question était l’éditeur exclusif de l’œuvre originale. J’ai, par exemple, dit que les frères Brandus étaient amis avec Giacomo Meyerbeer, et qu’ils publiaient traditionnellement ses œuvres. Il eut été logique que les mêmes se chargent des réductions et autres fantaisies pour différents instruments inspirées de l’opéra publiée chez eux. Les publicités qui paraissent pour annoncer ces sorties vont d’ailleurs dans ce sens.

Revue et gazette Musicale N°10 du 8 mars 1857, publicité de Brandus, Dufour & Cie éditeurs pour l’opéra Oberon de Weber et ses différents arrangements, tous édités dans la même maison.

On le voit, Sebastian Lee n’avait que l’embarras du choix. Musicien en vue, compositeur à succès, il était à une étape de sa carrière et dans un contexte économique qui faisait que s’il tapait dans un arbre, 10 maisons d’éditions en tombaient prêtes à le publier. Pourquoi donc aller se compliquer la vie à republier 2 œuvres déjà parues en France en Allemagne? Les éditeurs musicaux ont déjà pour beaucoup des succursales et des accords avec d’autres maisons pour assurer leur présence à l’international, certes, un coup du sort fait qu’en 1859, les maisons Cendrier comme Brandus prennent un coup de plomb dans l’aile, mais je ne pense pas que Sebastian Lee ait pris à sa charge la distribution de ses opus au-delà des frontières pour compenser le travail de ses éditeurs sur le déclin en France. C’était plus facile de retrouver une bonne maison à l’assise international à Paris. Pourtant, ce n’est pas le choix qu’il fait.

Pour ma part, je pense que Sebastian Lee prépare son retour en Allemagne. Il a déjà travaillé 19 ans en tant que violoncelle solo à l’opéra de Paris, il en faut 25 pour pouvoir prendre sa retraite. Sa fille Caroline n’a encore que 16 ans, mais elle sera bientôt en âge de se marier. Son fils ainé, Edouard, publie cette année là chez Simon Richault (donc à Paris) sa sérénade « Réponds-moi », œuvre non numérotée et dédiée à M. Roger, superstar lyrique de l’opéra de Paris. Simon Richault est un éditeur musical spécialisé dans les compositeurs Allemands de légende ou en devenir; aujourd’hui on appellerait ça un talent scout. Installé depuis 1805 au N°26 du boulevard Poissonnière, son affaire est florissante. Notre Cher Sebastian, rockstar de son époque, aurait pu aussi choisir de frapper à sa porte puisque son fils y avait déjà publié un ouvrage. En fait, compositeur de talent et violoncelle solo du grand opéra de Paris, il aurait pu frapper à n’importe quelle porte. Je pense que notre compositeur contemple sérieusement l’idée de rentrer au pays. Je ne sais pas encore pourquoi, parce qu’à présent il est clair que le départ pour Hambourg a lieu après le mariage de Caroline en 1865 avec César Böckmann. En mars 1866, le décès d’un premier violoncelle de l’opéra de Paris, annoncé dans une lettre du violoncelliste Henri Lütgen, remplaçant d’Emile Norblin nous l’apprend (voir le billet « Du Rififi à l’opéra« ). Sebastian Lee n’est plus en poste à l’opéra de Paris à ce moment-là. Il penserait déjà au retour en 1859? Une piste que je vais suivre avec intérêt.

Cette lettre est le signe d’un changement d’époque pour notre Sebastian Lee. Après la consécration des années 1840, l’assise formelle et le statut de virtuose d’élite obtenu à l’opéra pendant les années 1850 ou il va multiplier les projets, poursuivre les collaborations et remporter tous les suffrages à chaque passage dans la presse, il semble que 1859 marque la fin d’une époque et un désir de retour à la terre natale. Les raisons de ce désir ne semblent pas affecter sa musique puisqu’il poursuivra ses compositions, pour ses élèves, sur des airs d’opéras en vogue ainsi que des pièces originales du répertoire classique jusqu’à ses derniers jours à un rythme constant. Il a une place relativement sécurisée à l’opéra de Paris que seul un problème de santé aurait pu mettre en péril, et je n’ai rien vu de tel aux Archives de Pierrefitte. Il ne reste que les raisons familiales ou un profond mal du pays puisque dans la tourmente des maisons d’éditions de la place parisienne (décès de Céleste Cendrier, liquidation et changement de ligne éditoriale chez Brandus & Cie), notre compositeur ne recherche pas d’autre maison parisienne. Son regard, en 1859, est tourné vers l’Allemagne, sa partie natale.

Pour conclure, sachez que Sebastian Lee obtiendra d’August Bock la publication de son morceau sur l’opéra Le Pardon de Ploërmel de Giacomo Meyerbeer. En revanche, son « morceau léger » sur Herculanum de Félicien David sera édité chez Breitkopf & Härtel. 2 compositeurs différents et 2 maisons d’éditions distinctes pour les réductions pour violoncelle tendent à aller dans le sens de ma théorie des exclusivités des maisons d’éditions sur certaines œuvres ou certains compositeurs, ainsi que leurs réductions et autres adaptations, morceaux de salon et transcription pour d’autres instruments.

Extrait du catalogue de Sebastian Lee connu à ce jour. Source: https://imslp.org/wiki/List_of_works_by_Sebastian_Lee

Il est temps, à présent, d’écouter ce fameux opus 91; cette pièce de violoncelle avec accompagnement de piano qualifiée de « légère » par Sebastian Lee. Elle n’a été enregistrée qu’une seule fois, à ma connaissance, mais nous avons de la chance, c’est par des Grands Maîtres. Il s’agit de Christophe Coin, auprès de qui je m’excuse s’il tombe un jour sur cette page car mon piètre enregistrement ne rend pas justice à son violoncelle napolitain du début du XVIIIème siècle. Il est accompagné de Jean-Jacques Dünki au piano.

« Souvenir d’Herculanum » (opéra de Félicien David), morceau de salon pour violoncelle et piano: Andante – Allegro Grazioso – Allegro Moderato. Exécuté par Christophe Coin au violoncelle Alessandro Gagliano, Naples vers 1720 et Jean-Jacques Dünki, pianino Kunz Neuchâtel, vers 1845, Laborie Records, 2011.

Et à présent, l’ouverture de l’opéra « Herculanum » de Félicien David dont j’apprécie particulièrement le thème de violoncelle, de 0:44 à 1:19 avant que d’autres instruments ne viennent trop s’en mêler. Il est intéressant de noter que Sebastian Lee a privilégié les airs lyriques dans son morceau de salon, à raison, d’ailleurs, car c’était bien cela qui était populaire auprès du public et c’est ce qui les rend beaux et appréciables à mon oreille peu encline au chant lyrique et à beaucoup œuvres orchestrales (et oui, c’est comme ça, je trouve aussi qu’il y a souvent trop de violon et d’alto dans la musique de Chambre, allé, on s’en remet, je reste une personne fréquentable pour autant), la pépite de cette pièce de musique, pour moi, est contenue dans la minute et les 15 secondes de thème de ce beau violoncelle. Cependant, comme vous êtes mignons, j’ai aussi inclus du chant dans l’extrait que je vous propose ci-dessous. Sans rancune 😉

« Herculanum », opéra de Félicien David, exécuté par l’orchestre philarmonique de Bruxelles dirigé par Hervé Niquet, Février-Mars 2014, Palazzetto Bru Zane – centre de musique romantique française, 2015. Chef de pupitre des violoncelles: Luc Tooten, co-chef de pupitre des violoncelles: Karel Steylaerts. Violoncelles: Kirsten Andersen, Jan Baerts, Solène Baudet, Johannes Burghoff, Barbara Gerarts, Emmanuel Tondus, Elke Wynants.

Notes

[1] Céleste cendrier sur imslp [URL: https://imslp.org/wiki/Cendrier accédé en juin 2024]

[2] Céleste Cendrier [URL https://digital.library.mcgill.ca/fsm/article.php?article=03 accédé en juin 2024]

[3] Alexandre Dratwicki & al. Herculanum, Félicien David 1859, Ediciones Singulares – Centre de Musique Romantique Française, Palazzetto Bru Zane, 2015

[4] France Archives [URL: https://francearchives.gouv.fr/fr/authorityrecord/FRAN_NP_051493 accédé en juin 2024]

[5] Paris-Promeneurs, carte postale de l’Hôtel des Menus-Plaisirs, rue Bergère, Paris IXe [URL: https://paris-promeneurs.com/L-hotel-des-Menus-Plaisirs-demoli/ accédé en juin 2024]

[6] La Revue Musicale de Paris et la Gazette et Revue Musicale de Paris, Doris Pyee-Cohen et Diane Cloutier, RIPM Consortium Ltd, 1999 [URL: https://docslib.org/doc/8829537/la-gazette-musicale-de-paris-la-revue-et-gazette-musicale accédé en juin 2024]

[7] Feldmann, Fritz, « Böhme, Johann August » dans : Neue Deutsche Biographie 2 (1955), p. 390 [version en ligne] ; URL : https://www.deutsche-biographie.de/pnd116221054.html#ndbcontent accédé en juin 2024]

[8] Jean-Louis Mollier & Patricia Sorel, L’histoire de l’édition, du livre et de la lecture en France aux XIXe et XXe siècles, ed. Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 1999, p42 [URL: https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1999_num_126_1_3280 accédé en juin 2024]

[9] Anik Devriès-Lesure, « Un siècle d’implantation allemande en France dans l’édition musicale, (1760-1860) »Institut de recherche sur le patrimoine musical en France, 2002 [URL: https://books.openedition.org/editionsmsh/6755 accédé en juin 2024]

[10] Inter territoires Electroniques, UTM / Parallax Lab, Université Toulouse le Miral, 2002, p

[11] Léon Escudier sur Wikipedia [URL: https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Escudier#cite_note-:0-5 accédé en juin 2024] et Marie (Pascal) Escudier sur Wikipedia [URL: https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Escudier accédé en juin 2024]

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1859: A Turning Point in Sebastian Lee’s Life Discovered in a New Letter

Banner image: Man Writing a Letter by Gabriel Metsu (circa 1664-66)

Author: Pascale Girard, with the kind help of Sheri Heldstab and Regina Vonrüden

Translation: Sheri Heldstab

If I told you that I have always discovered my greatest treasures while I was looking for something completely different, would you believe me? Yet that is exactly what happened with the letter below, which appeared as if by magic while I was rummaging through the database of the Staatsbibliothek in Berlin looking for a composition that still eludes me. Miraculously, I came across this extraordinary document. It is always a joy to find a letter because it allows you to understand the writer’s character and personality a bit more – the tone, the style, the spelling, the chosen vocabulary, and above all, above all! The penmanship! How wondrous! So today I present this document to you and explain why it reveals a key stage in the composer’s life.

First of all, I need to especially thank Regina Vonrüden who did the German translation in record time. This exercise is not only a challenge because of the archaic aspects of the vocabulary used and the turns of phrase, but also because it is also a challenge to decipher it, as the handwriting poses particular difficulties. Some capital letters are misleading, and may even look like other letters, in short, it is a complex treasure hunt and we were delighted to work with Regina and Sheri Heldstab, whom you may know as the English translator of the website and this blog. I was also involved, because three brains were necessary to unravel the mysteries of this 19th century handwritten letter, which was written in German.

Source: Université d’Etat de Berlin. Kalliope : DE-611-HS-1953139, http://kalliope-verbund.info/DE-611-HS-1953139

Paris den 4 den October 1859.

Herren Bote & Bock.

Herr Brandus sagt mir daß Sie geneigt wären eine kleine Piece die ich über Le Pardon du Ploërmel für Violoncelle mit Piano Begleitung (Oeuv: 90) gemacht habe, in Ihrem Verlage erscheinen zu lassen. Es würde mich sehr erfreuen bey dieser Gelegenheit mit Ihnen in Verbindung zu treten. Zu gleicher Zeit möchte ich Ihnen ein zweites Stück über die schönsten Themas aus der Oper Herculanum ebenfalls für Vlle und Piano (Oeuv: 91.) deren erste Probe Blätter ich diese Tagen erwarte, anzubinden. Ich würde Ihnen beyde Stücke für 100 frs zusammen lassen, und hoffe, im Fall Sie sie annehmen würden, daß Sie mit deren Erfolg, da beyde leicht sind, zufrieden seyn werden. Ich ersuche Sie höflichst mich sehr bald mit Ihrer Antwort zu erfreuen.

Hochachtungsvoll

Der Ihrige  S. Lee 73, rue des Martyrs 

[Approximate translation from the original German:

Paris the 4th of October 1859.

Misters Bote & Bock.

Mister Brandus tells me that you would be inclined to have a small piece that I wrote about “Le Pardon de Ploërmel” [an opera by Giacomo Meyerbeer] for cello with piano accompaniment (Opus 90) to be published by your publishing house. I would be very pleased to take this opportunity to get in touch with you. At the same time, I would give you a second piece on the prettiest [of the] themes from the opera Herculanum [by Félicien David], also for cello and piano (Opus 91.), whose first sample sheets[proofs] I expect to be tied[bound] in the next few days. I would let you have both pieces together for 100 francs, and hope that if you accept them, you will be happy with their success, as both are light[easy to play]. I most politely request that you please me with your reply very soon[Please do me the honor of replying very soon].

Sincerely Yours         

S. Lee

73, rue des Martyrs  ]

Bote & Bock is a German publishing house founded in 1838 by Gustav Bock (1813-1863) and Eduard Bote. However, in 1859, Bote had already left the company and Bock had been running it by himself for over 10 years. Also, there was only one Mr. Bock at this point in history, which confirms that Sebastian Lee did not know the individuals personally. For the record, this Berlin publishing house owes its success to a series of acquisitions since its creation: first with the acquisition of C. W. Froehlich & Co, then Moritz Westphal (1840), and finally Thomas Brandenburg (1845). It was under the leadership of Hugo Bock (1848-1932), Gustav’s son, that the publishing house gained an international reputation. Young Hugo, at age 15, found himself shoved into the management of the family business, following the death of his father in 1863, but his uncle Emil Bock (1816-1871) stayed by his side for 7 years and co-managed the business. When his uncle died in 1871, Hugo was 23 and found himself alone at the helm. It was at this time that Bote & Bock became truly international. The company remained in the Bock family and was passed down from father to son until 1932, and in 1996, the British Boosey & Hawkes bought their catalogue but kept the name Bote & Bock. So why did Sebastian Lee want to publish his opus 90 and 91 with them in 1859?

The first explanation could be due to the situation of the French publisher with whom our composer had his “light” piece on the opera Herculaneum published. This was Madame [Céleste] Cendrier [1, 2]. She was active on the Parisian stage from 1839 to 1859, until her death, after which the business was bought by E. Saint-Hilaire, then Auguste O’Kelly (1829-1900) in 1872. The catalogue contains a list of more than 500 pieces according to the BnF, among them popular works by Paul Henrion (1817-1920), Antoine-Louis Clapisson (1808-1866), as well as the operas of Felicien David (1810-1876) and Victor Massé (1822-1884). The Canadian Marvin Duschow Music Library describes Cendrier in  an article on the work of women in music in France during the 19th century. I cannot recommend this article highly enough:

Céleste Cendrier (1812–ca. 1859) is perhaps a good example – in addition to publishing a variety of works for voice and piano, as evidenced by the advertising for her Nouveautés Musicales, she also owned a music store. There were also engravers, whose work often went unnoticed, their names either not mentioned or relegated to the bottom of the page. For example, Mrs. Lamourette engraved the music on the metal plate used to print La Sincère by Pauline Duchambge. [2]

Extract from the BnF catalogue confirming that the first edition of the salon piece composed by Sebastian Lee for cello with piano accompaniment on the opera Herculanum by Félicien David was first published by Mrs. Cendrier. Source: BnF

The cover of the 1859 edition of Félicien David’s complete opera, Herculanum [3] The bottom of the page reads:

“Paris, at the music store of the CONSERVATOIRE,
Faubourg Poissonnière 11, Mme[Madame] CENDRIER éditions,
Property for all countries”.

So Madame Cendrier would have managed the music store of the conservatory (written in capital letters on the cover, please!)? This “tag line” as we would call it today, leaves me a little perplexed. Since April 1, 1816, the conservatory was located at the Hôtel des Menus-Plaisirs, now 2 bis rue du Conservatoire and rue Bergère [4]

The Menus-Plaisirs hotel in 1874 – National Conservatory of Music and Declamation1 (demolished) [5]

[Number] 11, Faubourg Poissonnière (today Boulevard Poissonnière) is not exactly in the same place. Boulevard Poissonnière is parallel to Rue Bergère. Céleste Cendrier’s store is therefore not located inside of the conservatory. Does she have exclusive rights for purchases made by the conservatory? I would be surprised if that were true. I would, however, believe it to be a brilliant marketing strategy. The conservatory was probably among her client list, but it is not likely to be her only customer. As for the conservatory, it had no reason to limit itself to a single music retailer or publishing house. Market forces being what they are, I have no doubt that the procedures to contract as a sole supplier were as cumbersome then as they are today. Lacking tangible proof of a quasi-monopoly on the Paris Conservatory market, I remain suspicious of the declaration “CONSERVATOIRE store” as written on the cover of Herculanum.

Source: Google Maps

In any case, we now know that our Mrs. Céleste Cendrier had left this mortal realm in 1859, and that her CONSERVATOIRE shop was probably highly coveted in a tense music publishing market. It would eventually be purchased by a certain E. Saint-Hilaire about whom I know nothing. When researching the family name, I came across a line of naturalists and zoologists, so in my humble opinion, this is a bad lead. I also investigated a certain Emile Marco de Saint-Hilaire (1796-1877), a serial author of the time, but nothing proves that he is definitely our man.

As for Brandus, who suggests to Sebastian Lee that he write to August Bock about publishing his piece on the opera Le Pardon de Ploërmel, he does so because Giacomo is a friend who publishes compositions with Lee. Interestingly, Brandus had already published Sebastian Lee’s salon piece on the opera Le Pardon de Ploërmel in 1860. So what is going on?

Salon piece for cello with piano accompaniment on the opera Le Pardon de Plöermel by Giacomo Meyerbeer by Sebastian Lee (opus 90), published by G. Brandus & S. Dufour.

The company Brandus & cie was founded in 1846 in Paris after the purchase of the “Société pour la publication de la musique classique et moderne à bon marché” which was created in 1834 by Maurice Schlesinger. Louis Brandus, an employee of Schlesinger, took over the business, which he managed as best he could with his brother Samuel, known as Gemmy, both of German origin but naturalized French citizens. The debts Maurice Schlesinger, a hard-working business magnate, had accumulated while he was establishing his reputation, and to a certain extent, his empire in Paris, were difficult to pay off. Brandus, the German immigrant and son of a bookseller, was, among other things, the founder and publisher of the Gazette Musicale de Paris from January 1834 to October 1835 before it was merged with the Revue Musicale created by François-Joseph Fétis  on February 8, 1827. After the merger, the title Revue et Gazette Musicale de Paris will appear every week until December 31, 1880. [6]

Schlesinger was a key figure in the Parisian musical scene, as shown by this quote taken from the book “Le Grand amour de Flaubert” by René Dumesnil, who describes Schlesinger as follows:  “Any musician hoping to achieve fame had to go through him, often at his own expense and with no hope of covering his expenses.”

Opposite, an advertisement by Maurice Schlesinger in the Gazette musicale de Paris volume I from 1834. It reads:

[Approximate translation:

Subscription to Music of a new kind. For instrumental music and for opera scores.

The subscriber will pay the sum of 50fr [Francs]; he will receive during the year two pieces of instrumental music or a score and a piece of music, which he will have the right to exchange three times a week; and as and when he finds a piece or a score that he likes, among the number of those that appear in my catalog, he will be able to keep it until he has received enough to equal the sum of 75 fr., list price, and which will be given to each subscriber for the 50 francs paid by him. In this way, the SUBSCRIBER will have the ability to read as much [new music] as he pleases, by spending fifty francs per year, for which he will keep 75fr of music.

The subscription for six months is 30 francs, for which 45fr. of music will be kept as property. For three months the price is 20fr., he will keep 30fr. of music. In the provinces, we will send four pieces at a time. [You will] Pay postage.

Note:  The shipping costs are the responsibility of the subscribers. — Each subscriber is required to have a box to carry the music. ([Subscriber will] Pay postage.)

Manager, MAURICE SCHLESINGER.  ]

This is what we would call “a volume business2” in today’s commercial jargon. It was a very innovative business model at the time, not to say visionary since the music market was just beginning to open up to the new middle class that had to be served in order to capture their money. We haven’t yet reached the Amazon return label, but Momo3 Schlesinger, who had business acumen and a taste for risk, had understood that by reducing his margins while having unbeatable introductory prices, he was creating for himself a huge client base who could spend without worrying about their household budget and whom he could keep captive thanks to his subscription system. In reality, the race to sell was already very much underway in the first half of the 19th century, as stated by Mollier & Sorel in their work on the history of publishing in France:

“It was on this side of the Rhine [in France] that the paperback revolution began (1838-1953), that book collections multiplied almost infinitely, that everything was done to make people buy and consume as many printed works as possible.” [8]

There you have it. The die was cast and there was no turning back. Momo Schlesinger and his schemes to make people consume scores galore are quite simply a sign of the times.

It is therefore interesting to place Brandus & Cie, formerly owned by Schlesinger, on the chessboard of music publishers because, all of a sudden, the music store of Céleste Cendrier’s CONSERVATOIRE seems less dominating. That being said, life has not been a smooth ride for Brandus & Cie, which was saddled with debts from the Schlesinger era, whose splendor and decadence much like  Paul-Loup Sulitzer will not have escaped anyone. Spoiler alert, sensitive souls, skip to the next paragraph, this is the dark moment of the story.

Brother Samuel/Gemmy only became a partner in 1850, followed by the acquisition of the publisher Troupenas, then in 1854, the arrival of Selim-François Dufour who became a partner by saving the house from bankruptcy. Louis Brandus retired, then handing over to his son and his partner. The publishing house took the name G. Brandus, Dufour & Cie; but on February 16, 1858 (one year before our Sebastian wrote his letter to Messrs. Bote & Boke), the shareholders decided to dissolve company: the Parisian retail store, the Saint Petersburg fund and some of the works were sold. The rest of the fund was taken over by a joint-stock company which took the name G. Brandus & S. Dufour. This newly formed company specialized in publishing successful operettas, which was a change in business model, but more than 10 years after its acquisition, it still struggled with the debts inherited from Momo Schlesinger who must have blown the money, including that of others, while he could. After 10 years of existence, the Parisian retail store at 103 rue de Richelieu was acquired. When Selim Dufour and Gemmy Brandus died three months apart, Louis Brandus took over the management of the business in 1873 but his efforts to get business going again were in vain and, financially ruined, he committed suicide by poisoning in 1887.

I know, it’s horrible, but it is part of the story of our letter, since in 1858, there was a break following the dissolution and the change of editorial line, and that’s the reason why Brandus, which counted Sebastian Lee in its catalogue from the very beginning, published by Schlesinger as well as Brandus for at least 20 years, is no longer in a position to support his works since they have decided (or have been forced by the shareholders following the dissolution) to concentrate on successful operettas. The Brandus house in full turmoil must resolve to send him to Bote & Bock, perhaps simply because they were supposed to be the house of record for Giacomo Meyerbeer in Germany.

Previously, Sebastian Lee was published by  Cranz ou chez Böhme in Hamburg, Germany, at least in its early days, before he emigrated to Paris. However, at Cranz, it was the son Alwin (1834-1953), at the age of 23, who took over the business after his father in 1857, only two years before our letter. Sebastian Lee, who had already been living in Paris for almost 20 years, may have lost his contacts at Cranz. As for Böhme, there is probably a story of friendship since Sebastian Lee’s opus 110 is dedicated to August Böhme, who also took over the family business in 1839. The rise of this company is mainly characterized by the music lending institution it managed, in addition to sales of publications, and which, after the merger with August Cranz in 1887, was the leading music publishing company in Germany with over 300,000 titles in its catalog.

Cover of the first edition of Sebastian Lee’s Opus 110 « Elegy for Cello and Piano », 1866. Available on our site in republished and Collector’s editions here.

In total, 25 Germans settled as music publishers in France between 1760 and 1860 according to the excellent research of Anik Devriès-Lesure [9]. According to her,

“There were probably more of them, but we only counted those whose place of birth we were sure of, here is the list with the date of their arrival:

  • Huberty (1758),
  • Sieber (1762),
  • Heina (1764),
  • Naderman (1764),
  • Guéra (1772, settled in Lyon),
  • Mezger (1785),
  • Bochsa (1786),
  • Henri Simrock (1791, brother of Nicolas Simrock from Bonn),
  • Pleyel (1792),
  • Reinhard (1795 to Paris, 1801 to Strasbourg),
  • Kreutzer (1802, runs the Music Store with Cherubini and Méhul),
  • Frédéric André (1804, director of the Lithographic Printing House),
  • Meysemberg (1810),
  • Schlesinger (1821),
  • Jean et André Schott (1826-1829, with Edouard Jung as manager),
  • Kalkbrenner (1829, associate of Pleyel),
  • Heinrich Probst (1831),
  • Schmidt et Grucker (1834-1848, to Strasbourg),
  • Jean Hartman (1834, at Troupenas; 1838, founds his own house),
  • Louis & Gemmy Brandus (1845),
  • Schott (1862-1888, with Knoth as manager),
  • Enoch (1863, with branches founded at the same time in London and Brussels),
  • Schoenewerk (1869, associate of Durand).”

Maybe you agree with me, it seems the decision was made to continue a collaboration with a German music publisher in Paris. We therefore wonder what pushes Sebastian Lee to try his luck in Berlin with August Bock to have his opus 90 and 91 published when he does not even know Bock.

For Herculaneum, the situation with its author, Félicien David, bothers me a little. I have two sources that support a theory that is not corroborated by my research. Legend has it that in 1846, his work Le Désert was performed with great pomp and ceremony in the Aix-la-Chapelle concert hall. It was said to be a grandiose performance in which forty extras and two cardboard camels appeared. If Le Désert was the work of exaltation after long lean years for Félicien David, the composer’s business financials were, however, dismal, because he owed 2,000 francs to the artists who had performed his work, and his concert had only brought him 800 francs. To settle his debt, he had decided to transfer the entire ownership of his work to a music publisher for the modest sum of 1,200 francs. And who were they? Brothers Marie (Pierre-Pascal) and Léon Escudier. – two sharks from the Parisian music publishing industry who made him sign an exclusive contract, which, it seems, would ruin the entire rest of his life. The relations between Félicien David and the Escudier siblings, readily described as “perfidious”, are “icy” [3] I am not sure, however, that debt was the reason for signing this contract. Félicien David, a penniless orphan, needed some income with or without the cardboard camels of Aix-la-Chapelle. The Escudier brothers, if they offered him a deal that would allow him to find shelter, came as a providential windfall that Félicien David desperately needed. This is the great story of show biz that has continued, unfortunately for many artists, until the emergence of the internet and the possibility of self-producing by freeing oneself from the extreme avarice of music labels. Or, as proclaimed in a quote I read recently and that I like a lot: “the music industry has very little of a better world, and a lot of the Brave New World.” [10] As for this story of exclusivity at Escudier, how does it explain that the score of Herculaneum can be found in the catalog of Céleste Cendrier, at the CONSERVATOIRE shop in 1859?

Caricatures of Léon and Marie Escudier, date and artist unknown.

The Escudier brothers were born in Castelnaudary, in the Aude. At a very young age, they moved together to Paris and founded their music publishing house and the weekly newspaper La France Musicale in 1838, exactly like Momo Schlesinger who was a few years ahead of them. With Escudier brothers, it is Giuseppe Verdi who is the star of the show. Léon Escudier, will also lead the Salle Ventadour from 1876 to 1878 and Marie (Pierre-Pascal) Escudier will write several works on music in collaboration with his brother. [9] Well introduced in the Parisian musical scene, these two are not entirely bad. They both have artistic wives (one, a pianist, and the other, an opera singer) and give the impression of being passionate about what they do. But business is business and Félicien David will apparently pay the price.

For Sebastian Lee, it appears that there are indeed considerations of exclusive contracts, especially with regard to fantasies on operatic airs. I have not yet managed to fully research this issue, but it would seem that the publishing houses ordered these fantasies for different instruments and I would guess (although this is only a guess) that this was perhaps due to the fact that the publisher in question was the exclusive publisher of the original work. For example, the Brandus brothers were friends with Giacomo Meyerbeer, and they traditionally published his works. It would have been logical for the same company to take charge of the publishing of the reductions and other fantasies for different instruments inspired by the very opera that they published in the first place. The advertisements announcing these secondary works seem to support my theory.

Revue et gazette Musicale No. 10 dated March 8, 1857, advertisement from Brandus, Dufour & Cie publishers for the opera Oberon by Weber and its various arrangements, all published by the same house.

As we can see, Sebastian Lee was spoiled for choices of publishers. A prominent musician, a successful composer, he was at a point in his career and in an economic situation that meant that if he hit a wall, there would easily be 10 other publishing houses ready to publish his works. So why go to the trouble of republishing two pieces in Germany which had already been published in France? Many music publishers already had branches and agreements with other houses to ensure their international presence. Of course, a stroke of bad luck meant that in 1859, the Cendrier and Brandus publishing houses took a hit, but I don’t believe that Sebastian Lee took on the distribution of his works outside of France to compensate for the work of his declining publishers in France. It was easier to find a good house with an international base in Paris. However, that was not the choice he made.

For my part, I think that Sebastian Lee is preparing for his eventual return to Germany. He has already worked 19 years as a solo cellist at the Paris Opera, where he would have been required to work 25 years before he could retire with an annuity. His daughter Caroline is still only 16, but she will soon be old enough to marry. His eldest son, Edouard, is publishing his serenade “Réponds-moi”, an unnumbered work dedicated to M. Roger, a vocal superstar of the Paris Opera, at Simon Richault (in Paris). Simon Richault is a music publisher specializing in legendary or up-and-coming German composers; today we would call him a talent scout. Established since 1805 at No. 26 Boulevard Poissonnière, his business is flourishing. Our dear Sebastian, a rock star of his time, could also have chosen to knock on his door since his son had already published a work there. In fact, as a well-known, talented composer and solo cellist of the Grand Opera of Paris, he could have knocked on any door. I think our composer is seriously contemplating the idea of returning home. I don’t yet know why he was considering this, because now it is clear that the departure for Hamburg takes place after Caroline’s marriage in 1865 to César Böckmann. In March 1866, the death of a first cellist of the Paris Opera, announced in a letter from the cellist Henri Lütgen, replacing Emile Norblin, informs us of this (see the post “Rabble-Rouser of the Paris Opera”). Sebastian Lee is no longer playing for the Paris Opera at this time. Would he already be thinking about returning in 1859? This is a thread of Lee’s life that I will follow with interest.

This letter to Messrs. Bote & Bock in Hamburg is a sign of the beginning of a new era for our Sebastian Lee. After the adoration he received in the 1840s, followed by the formalization of his status as an elite virtuoso attained at the Paris Opera, the 1850s marked a point in his career that would see him multiply his compositional projects, pursue collaborations, and win great acclaim with each notice in the press. It seems that 1859 marks the end of that era and a desire to return to his native land. The reasons for this desire do not seem to affect his music since he will continue his compositions – for his students, with popular opera arias, as well as with original pieces from the classical repertoire – at a constant pace until his final days. He has a relatively secure place at the Paris Opera that only a health problem could have jeopardized, and I have seen nothing like that in the Pierrefitte Archives. There remain only family reasons or a deep homesickness to explain his actions, since, in the turmoil of the publishing houses of the Parisian place (death of Céleste Cendrier, liquidation and change of editorial line at Brandus & Cie), our composer does not look for another Parisian house. His gaze, in 1859, is turned towards home in his native Germany.

To conclude, know that Sebastian Lee will obtain from August Bock the publication of his piece on the opera Le Pardon de Ploërmel by Giacomo Meyerbeer. On the other hand, his “light” piece on Herculanum by Félicien David will be published by Breitkopf & Härtel. The presence of two separate publishing houses (Bock and Breitkopf & Härtel) for the cello reductions of two different composers (Meyerbeer and David) tends to support my theory of publishing house exclusivities on certain works or composers and, additionally, any reductions or other adaptations, salon pieces and transcriptions for other instruments.

Excerpt from Sebastian Lee’s catalog known to date. Source: https://imslp.org/wiki/List_of_works_by_Sebastian_Lee

Now it’s time to listen to the famous opus 91; this cello piece with piano accompaniment described as “light” by Sebastian Lee. It has only been recorded once, to my knowledge, but we are lucky, as it was recorded by one of the Great Masters. This is Christophe Coin, to whom I apologize if he ever comes across this page, because my poor recording does not do justice to his Neapolitan cello from the early 18th century. He is accompanied by Jean-Jacques Dünki, on the piano.

“Souvenir d’Herculanum” (based on the opera by Félicien David), salon piece for cello and piano: Andante – Allegro Grazioso – Allegro Moderato. Performed by Christophe Coin on cello (made by Alessandro Gagliano in Naples around 1720) and Jean-Jacques Dünki on pianino4 (made by Kunz Neuchâtel, around 1845), Laborie Records, 2011.

And now, the overture of the opera “Herculanum” by Félicien David, whose cello theme, before the other instruments enter the score, I particularly like (0:44 to 1:19 minutes). It is interesting to note that Sebastian Lee favored the lyrical airs in his salon piece, and rightly so, because that was what was popular with the public and that is what makes them beautiful and enjoyable to my ear. I am not overly fond of lyrical singing and or orchestral works with a lot of instrumentation (and yes, it is true. I also find that there is often too much violin and viola in chamber music, but we will all get over it – I remain a respectable person regardless!). The gold nugget of this piece of music, for me, is contained in the minute and 15 seconds of theme of this beautiful cello. However, since you are adorable, I made certain to also include some singing in the excerpt I offer you below. No hard feelings 😉

“Herculanum”, opera by Félicien David, performed by the Brussels Philharmonic Orchestra conducted by Hervé Niquet, February-March 2014, Palazzetto Bru Zane – French Romantic Music Center, 2015. Principal cellist: Luc Tooten, Second Principal cellist: Karel Steylaerts. Cello: Kirsten Andersen, Jan Baerts, Solène Baudet, Johannes BurghoffBarbara GerartsEmmanuel Tondus, Elke Wynants.

Author’s Notes

[1] Céleste Cendrier on IMSLP, https://imslp.org/wiki/Cendrier  Accessed June 2024.

[2] Céleste Cendrier, https://digital.library.mcgill.ca/fsm/article.php?article=03  Accessed June 2024.

[3] Alexandre Dratwicki et al. Herculaneum, Félicien Davis 1859, Ediciones Singulares – Center for French Romantic Music, Palazzetto Bru Zane, 2015.

[4] France Archives, URL: https://francearchives.gouv.fr/fr/authorityrecord/FRAN_NP_051493 Accessed June 2024.

[5] Paris-Promeneurs, postcard of l’Hôtel des Menus-Plaisirs, rue Bergère, Paris, 9th arrondissement, URL: https://paris-promeneurs.com/L-hotel-des-Menus-Plaisirs-demoli/ Accessed June 2024.

[6] La Revue Musicale de Paris et la Gazette et Revue Musicale de Paris, Doris Pyee-Cohen et Diane Cloutier, RIPM Consortium Ltd, 1999, URL: https://docslib.org/doc/8829537/la-gazette-musicale-de-paris-la-revue-et-gazette-musicale Accessed June 2024.

[7] Feldmann, Fritz, “Böhme, Johann August” ins : Neue Deutsche Biographie 2 (1955), p. 390 [online version], URL : https://www.deutsche-biographie.de/pnd116221054.html#ndbcontent Accessed June 2024.

[8] Jean-Louis Mollier & Patricia Sorel, L’histoire de l’édition, du livre et de la lecture en France aux XIXe et XXe siècles, ed. Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 1999, p42, URL: https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1999_num_126_1_3280 Accessed June 2024.

[9] Anik Devriès-Lesure, “Un siècle d’implantation allemande en France dans l’édition musicale, (1760-1860)” Institut de recherche sur le patrimoine musical en France, 2002, URL: https://books.openedition.org/editionsmsh/6755 Accessed June 2024.

[10] Inter territoires Electroniques, UTM / Parallax Lab, Université Toulouse le Miral, 2002.

[11] Léon Escudier from Wikipedia, URL: https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9on_Escudier#cite_note-:0-5 and Marie (Pierre-Pascal) Escudier from Wikipedia, URL: https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Escudier, Accessed June 2024.

Translator’s Notes:

1. Declamation [archaic except in very limited uses]:  in this context, the ability of a singer to project sound and articulate words in such a manner as to be heard clearly and understandably even if one was seated in the back of the venue.
2. A “volume business” is one that decreases profits on individual items in an attempt to sell a large quantity of the product.  The principle is that they sell more at a lower cost and therefore make more profit than a more traditional business model.
3. “Momo” was a common French nickname or pet name for someone named “Maurcice”.
4. A pianino is an upright piano that is smaller than a grand piano, sometimes shortened to have fewer than the 88 keys and therefore a more limited range.  Some English-speaking people call this instrument a “spinet”, although most would differentiate between the brash, bright sounds of a true spinet and the more mellow tones of an upright grand piano.

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